mercredi 11 avril 2012

Buenos Aires

Ça y est. Le billet nouveau est là! Ouais ouais je sais, j'ai pris mon temps, mais ça en valait la peine. Installez-vous confortablement, y a de quoi lire.

Avant tout, je tiens à vous remercier pour les nombreux messages d'encouragement que j'ai reçu ces derniers mois. Je n’ai pas l'impression d'être parti seul. Merci à vous! Et vous êtes nombreux aussi à parcourir le blog, du coup je vais être obligé de m'appliquer un peu plus dans l'écriture...
Un peu...



Buenos Aires

Buenos Aires c'est un peu d'Espagne, un peu d'Allemagne, un peu de France et beaucoup d'Italie concentré dans un bordel sud américain relativement organisé. Parce qu'une image en dit bien plus long que des mots, et parce que j'ai aussi un peu la flemme de tout détailler, voici quelques photos de la ville (cliquez dessus pour agrandir):













Buenos Aires est la ville la plus européenne d'Argentine, qui est lui même le pays le plus européen d’Amérique du Sud. Autant dire que le choc des civilisations s'est fait en douceur. La ville a la particularité d'être la "Capitale Fédérale Autonome", c'est à dire qu'elle se suffit à elle-même et qu’elle est considérée comme une province (canton chez nous). C'est aussi d’elle que provient le pouvoir politique et commercial de toute la nation. En gros, les argentins ont centralisé l'administration d'un pays faisant 5x la France, dans une ville 2x plus grande que Paris. Sur le papier c'est joli, mais en vrai, c'est merdique. Absolument tout y est concentré par conséquent les habitants aussi. La ville et son agglomération compte quand même 15 millions de personnes et ça se sent légèrement durant les heures de pointe. Le fait que toutes les décisions du pays soient prisent dans ce petit coin de pays en frustre plus d'un mais je reviendrai sur la politique du pays dans un autre billet. Et puis on parlera aussi un peu des Malvines hein, parce qu’on n’est pas des sauvages.

T'as compris Goody?


Quand je suis arrivé en ville, avec tous mes bons et mauvais préjugés, j’avoue avoir été surpris sur plusieurs points. En réalité, c’est assez difficile de rencontrer des argentins à Buenos Aires. Les porteños (habitants de la capitale) sont plutôt fermés, vivent leur petite vie et avouent d’eux même qu’ils n’aiment pas trop les étrangers. Un jour un gars m’a dit « On n’est pas un pays raciste. Ha non attends, il y a les boliviens et les péruviens… et les chiliens… Bon à part les pays limitrophes… ha non j’ai oublié les chinois… Non en fait, oublie ce que je viens de dire, on est plutôt raciste ».

Ensuite, j’ai quasiment du attendre un mois avant de pouvoir déguster de la bonne viande. Ben oui ma petite Lucette, ce n’est pas dans les restaurants à touristes que tu trouveras ton bonheur. J’ai donc attendu impatiemment THE asado préparé par un vrai gars du pays. Durant ce repas, j’ai eu 8 orgasmes. Mais ça aussi je vais y revenir un peu plus tard.

Pour finir je m’attendais à voir danser du tango dans tous les coins de la ville. Que nenni ! En fait le tango, c’est un peu une dance de dépressif sexagénaire qui fait seulement rêver les touristes. Il y a plus d’élèves étrangers que d’argentin dans les classes de tango. Je sais, j’ai moi aussi fait un cours… hem.

Oui, c'est bien une moitié de vache.








Donc qu'est ce que j'ai foutu pendant ce mois et demi? Et bien j'ai pris des leçons de langue dans une petite école au centre ville, avec des professeurs entre 25 et 30 ans. Inutile de préciser que c'était plutôt sympathique. Initialement, je devais suivre 6 semaines de cours en groupe. J’ai finalement échangé les deux dernières semaines en une semaine de cours individuel histoire de pousser au maximum l’apprentissage de la langue (et de profiter d'une semaine de vacance héhé) Forcément, 4 heures par jour seul avec un professeur, ça permet pas trop de rêvasser.

Les élèves de l’école, 2 à 6 par classe, ont tous une histoire incroyable derrière eux: Il y a Zsuzsa, la polonaise de 35 ans vivant en Allemagne, qui a suivi son époux à Buenos Aires pour s'y installer 3 à 6 ans. Il y a Valéria, 19 ans, qui est tombée raide amoureuse d'un argentin lors de son précédant voyage et qui va finalement faire ses études à Buenos Aires, au grand désarroi de ses parents allemands. Il y a Monica, l'italienne de 40 ans, qui a décidé d'arrêter complètement son boulot de rédacteur en chef pour s'adonner à sa passion pour la création de bijoux en fer. Il y a aussi "el padre", la cinquantaine, directeur d'une école de psychologie à Munich, qui a décidé avec sa femme de se laisser une année de vacances à parcourir le monde. Il y a Paul, 22 ans, caricature parfaite du français en jeans-polo avec son accent à couper au couteau. Et il y a aussi Alk, Sara, Cécil, Jon, Lena et bien d’autres encore !




Oui, le prof est bien la personne penchée au dessus de la blonde.





Alors oui, maintenant je parle un peu espagnol. En tout cas j’arrive à me faire comprendre et à tenir une discussion à peu près potable. Je galère un peu avec l’accent argentin que j’évite absolument de prendre. Il faut savoir que la prononciation est différente du reste du continent. On dit « pocho » au lieu de « pollo », on rajoute des « che » au début de chaque nouvelle phrase et on change carrément la conjugaison de la deuxième personne du singulier qui devient « vos » au lieu de « tu ». J’essaie d’éviter d’avoir l’accent des méchants une fois débarqué au Chili. Ce serait bête que mon grand-père m’étrangle après 2 minutes de conversation. La mauvaise nouvelle c’est que l’apprentissage de cette nouvelle langue a complètement effacé mes pauvres compétences d’anglais. Je suis plus capable d’aligner une seule phrase de Shakespeare sans placer un mot d’espagnol. Les discussions dans les hostels de gringos s’annoncent fastidieuses.

Je n’avais pas prévu de faire une vidéo sur Buenos Aires mais comme j’ai reçu la demande expresse d’un petit cousin, je n’ai pas eu le choix. A ce propos, je tiens à m’excuser pour la qualité des vidéos en général. Je film avec une GoPro grand angle sans écran. Je ne sais donc jamais ce que je cadre avant de le transférer sur mon ordinateur. Et le montage lui-même est une galère car la qualité de l’image est trop élevée pour mon net book. Bref, après cette superbe introduction honorifique de mon travail, voici l’épisode 1 (pensez à la regarder en plein écran):



La marche du début est une manifestation en mémoire des disparus de la dictature militaire. Je reviendrai sur l’histoire de la dictature dans un prochain billet.

La minute "les argentins ils ont des trucs qu’on n’a pas chez nous"

L'asado: ou comment se payer un orgasme gustatif. L’asado est une sorte de grillade améliorée avec de la viande améliorée et des proportions améliorées. Les vaches en Argentine, elles ont de la place pour se dégourdir les fesses. Du coup forcément, leurs fesses, sont vachement meilleures à manger. Et comme ici on mange BEAUCOUP de viande, on compte minimum 500gr par personne. Donc l'asado consiste à manger en famille ou entre amis, en général le dimanche, jusqu’ à s'exploser la panse de plaisir culinaire. Un détail, dans les restaurants, quand tu commandes de la viande, c’est avec frites OU salade. Mais pas les deux. Donc ou tu assumes complètement ton gros steak et tes frites toutes grasses ou tu fais semblant d’avoir une conscience diététique et tu avales une salade pas fraîche parce que ton corps, il en peu plus de ce festival de bidoche.

Bon ok. Là c'est le contre exemple parfait. Mais t'as vu la taille de l'engin?


Le dulce de leche : sorte de pâte de caramel super sucrée qu’ils foutent dans à peu près tous les desserts existants. C’est pas mauvais, mais ça vaut pas le Nutella.

Le maté : alors là les amis, attention. Fini la rigolade, le maté c’est LE truc que tu ne peux pas louper ! C’est d’ailleurs devenu mon nouveau vice. Le maté consiste à mettre de l’herbe de la plante du maté dans un petit récipient qu’on appelle « maté ». On y verse ensuite de l’eau chaude et on boit le tout avec une sorte de paille en fer appelée « bombilla ». La tradition veut qu’on se partage le maté en buvant chacun son tour. C’est une boisson extrêmement sociale. L’herbe de maté est amère mais on peut y rajouter du sucre, de la vanille ou d’autres saloperies. Il est possible aussi de le boire froid avec un sirop spécial comme rafraichissement. Des récipients il y en a de toutes les grandeurs et de toutes les sortes : en bois, fer, verre, canne, fruit sec, céramique, etc. L’herbe à un effet excitant et stimulant pour le cerveau, il aide à la concentration et à la digestion. Il permet aussi de couper la faim. Les gens en boivent partout et tout le temps. Dans la rue, beaucoup se promènent avec leur petit thermos d’eau chaude sous le bras et le maté dans l’autre main. Après moultes recherches et investigation, je me suis procuré mon propre maté. Ça a l’air facile comme ça mais en réalité il y a tout un rituel à faire avant de pouvoir en boire et en profiter au maximum. Le problème c’est que chacun y va de son petit conseil et personne n’est d’accord sur la meilleure façon de le boire. Bref, je suis un gros buveur de maté.



Les seins en plastiques : En argentine, se refaire un petit truc (ou le plus souvent deux petits trucs) c’est assez courant et pas trop cher. A Buenos Aires, c’est un peu tout le temps la fête aux ballons ronds et aux visages invraisemblables. Bien qu’en général, les argentines au naturel, sont très, très, très jolies.



Oui, cette dame avait du plastique.


Des rues toutes carrées : Le pays étant construit sur le model des colons espagnols, les rues sont toutes quadrillées. Chaque pâté de maison est appelé « quadra » qui correspond à environs 100 mètres. Au lieu de te dire que la route fait 3km, on te dit qu’elle fait 30 quadras. Fou fou n’est-ce pas ?


Ma maison est au fond là. Sur la droite.

La minute théâtrale

J’ai profité de mon passage à Buenos Aires pour me goinfrer de pièces de théâtre. Il existe 3 types de théâtre : Le théâtre national, subventionné par l’état et qui produit essentiellement des pièces classiques. Le théâtre off, celui qui n’a pas d’argent mais dont la créativité dépasse les limites de l’entendement. Et enfin le théâtre commercial, dont la qualité est disproportionnelle au prix d’entrée. BA est la ville qui possède le plus de salles de spectacles au monde. J’ai discuté avec une comédienne et une critique de théâtre. Elles m’ont les deux confirmé que c’était impossible de ne vivre que du théâtre en argentine, qu’il soit commercial ou non. Pour compenser les comédiens doivent donner des cours ou faire de la télévision (qui est visiblement la pire des choses à faire vu la qualité des programmes du pays). L’entrée pour un spectacle normal est de 6.- en moyenne. Ça peut grimper jusqu’à 40.- pour les supers-productions, autant dire un bras pour l’habitant. En résumé, être comédien en Argentine, c’est pas la joie. Côté infrastructure ils ne sont pas à plaindre par contre. Ils ont hérité des magnifiques théâtres italiens créés pour les opéras. Il existe aussi une bonne série de théâtre bien pourri qui sont encore éclairés à la bougie. Ouais j’exagère, mais pas beaucoup.


Histoires brèves

-    Cristobal, ici, c’est un nom de vieux. Christophe par contre, ça le fait beaucoup mieux. Ça valait la peine de passer 3 mois à chercher un nom pour le blog. 

- J’évite de dire que je suis moitié chilien. Ça m’épargne des blancs dans la conversation parce que de toute façon, « les chiliens c’est tous des voleurs ». Au moins les suisses, « c’est tous des banquiers ». 

- Le papa de Jésus (Jésus est un pote de mon cousin à Santa Fe), qui fait toujours la blague au téléphone de se faire passer pour Dieu le Père (de Jésus), est un grand aficionado de la religion du football (le papa de Jésus donc, pas Jésus, enfin si, lui un peu aussi, mais c’est pas le sujet). Donc ce monsieur m’expliquait que quand il était petit, sa mère devait l’attacher au lit pour ne pas qu’il fugue dans un train de marchandise en direction de Buenos Aires. Quand il s’agissait de voir son équipe favorite, il pouvait faire 470 km attaché sous un train. Il avait 12 ans. 

- Parler français c’est super chic pour les hispanophones. Ça fait tomber les filles en deux phrases. Le hic, c’est que je n’ai pas d’accent. Alors oui, j’avoue avoir une ou deux fois forcé un peu le trait juste pour voir. Et c’est triste à dire, mais ça marche. 

- Leurs vins ne sont pas mauvais. Ils se défendent bien sur le rouge. Par contre, c’est habituel pour eux de foutre des glaçons dans un verre de blanc. Des GLAÇONS. Quelle bande d’amateurs. 

- Les chauffeurs de bus sont des malades. Comme ils sont toujours en retard, ils n’attendent pas vraiment les gens aux arrêts de bus. Du coup, tout le monde est un peu obligé de courir et de sauter dans le car quand il repart. Si t’arrives pas à le choper tant pis pour toi. Le suivant est dans 3 ou 45 minutes, ça dépend des manifestations en ville. J’ai pris réellement conscience de l’expression « jungle urbaine ». 

- J’ai fait un cours de tango dans un lieu improbable avec un professeur de 94 ans. Il donnait des coups de bâtons dans les jambes pour maintenir la concentration. Je ne suis pas retourné au deuxième cours, j’avais peur de ne plus pouvoir monter sur un vélo. 

- Je suis tombé follement amoureux (2 jours) d’une argentine rencontré à Iguazu. Elle m’a demandé de venir habiter chez elle à Buenos Aires une fois mon périple terminé. Je sens que je vais galérer pendant mon voyage si ça m’arrive à chaque étape.

Encore des photos de la ville:

Il aura fallu que change de continent pour étudier dans une biblio.

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Ma chambre pendant un mois. Et on était trois.



Mes vacances dans le nord

Ce qui est chouette avec les longs voyages, c’est qu’on peut avoir des vacances dans les vacances. Pendant la semaine de Pâques je suis donc allé 3 jours à Santa Fe passer du temps avec un cousin (suisse) et la famille qui l’hébergeait. Une famille en or et un peu barrée qui était frustrée que je ne reste que 3 jours. Au prochain passage c’est sûr, je m’y arrête !


Iguazu

En fin de semaine je suis allé dans le parc national d’Iguazu, classé patrimoine mondial de l’UNESCO et reconnu pour ses chutes d’eau.

« Il ne s'agit pas à proprement parler d'une chute, mais d'un ensemble de 275 cascades formant un front de 2,5 kilomètres environ. La plus haute d'entre elles atteint les 90m de hauteur. On l'appelle la Garganta del Diablo (« gorge du Diable »). L'ensemble des cascades déverse jusqu'à six millions de litres d'eau par seconde. »  Wikipédia

C’est sur, à côté de ça, la Pisse-Vache c’est de la rigolade.



Voilà

Vous avez compris le principe?

C'est de l'eau qui tombe.

Et ça fait du bruit.

Et c'est tout.


Le parc recouvre une partie de l’Argentine, du Brésil et du Paraguay. J’ai profité de passer du côté du Brésil pour pouvoir dire « oui, moi je suis allé au Brésil » et aussi un peu pour renouveler mon visa. Comme j’ai la flemme d’en dire plus, voici une mini vidéo d’une minute pour vous montrer à quoi ça ressemblait en mouvement :





Et le vélo dans tout ça ?

Il dort tranquillement dans la maison de mon prof dans la banlieue de Buenos Aires. Ah ! Je ne vous ai pas encore parlé de celui là. Il s’appelle Fran, il est porteños et c’est le gars le plus sympa que j’ai rencontré jusqu’à maintenant. J’ai fait le déplacement avec lui il y a deux semaines. Il m’avait dit : « Sortir de Buenos Aires en vélo c’est du suicide. Viens avec moi, on prend mon train de banlieue et je garde tes affaires chez moi. En plus tu verras, prendre le wagon des vélos, c’est une belle expérience anthropologique. » Au début, j’ai rigolé. Et puis finalement non. Le wagon était entièrement rempli de mecs transpirants l’alcool, s’injectant toutes les drogues du monde et fumant joint sur joint. Expérience anthropologique il disait… boludo!


Fran est super ému que je commence mon voyage depuis chez lui et se fait autant de souci pour moi que ma propre mère (au passage salut maman, je vais bien).



Enfin bref, ce samedi je commence réellement mon périple. Fini la rigolade les petits gars. L’aventure est cette fois au bout de mes pieds!


Dorénavant, la publication des prochains billets sera aléatoire. Je ne sais pas quand je vais retrouver une connexion internet ni même ou je vais dormir le soir. Alors soyez patient et n’hésitez pas à m’écrire si vous avez des questions. J’y répondrai peut être dans le prochain billet !


Tcho


2 commentaires:

  1. eeeeeeeeh topu!
    danos noticias de vos!
    ESTÀS VIVO??!

    amor,
    EL EQUIPO DE EL PASAJE

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  2. Creo que ya puedes escribir tus artículos en bilingüe francés-español, que aparentemente ya tienes seguidores hispanohablantes!
    Pásatelo en grande!!
    Un abrazo!

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